2nd tour : empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, puis combattre le projet d’Emmanuel Macron.

( 3 minutes de lecture)

En 2017, le soir de son élection, Emmanuel Macron n’a eu aucun mot pour les gens comme moi. Celles et ceux qui ont voté pour lui, non pas parce qu’ils et elles croient à son projet mais pour empêcher Marine Le Pen d’être élue. Comme l’avait fait toute la gauche en 2002 en votant Jacques  Chirac. Le mépris d’Emmanuel Macron a commencé à apparaître lors de ce discours, en nous ignorant, nous les personnes opposées à son projet politique, mais qui avions voté pour lui.

Le projet politique d’Emmanuel Macron est délétère et, nous l’avons vu depuis 5 ans, il ne fait que faire monter l’extrême droite, nous monter les uns contre les autres, détruire la planète, détruire le lien humain et attaquer les plus fragiles.

Si Marine Le Pen passe, nous savons tous et toutes que la violence sera inouïe envers ces mêmes personnes, envers les minorités sexuelles, les personnes racisées, contre tout ce qui sort de la « norme » de ce parti. Le recul de nos droits sera infiniment plus grand sous le joug de Marine Le Pen, nous le savons tous et toutes.

Si Marine Le Pen passe, c’est aussi un symbole que nous envoyons au monde entier, une honte à l’international, un doute jeté sur les systèmes démocratiques qui cèdent à la tentation du racisme et du nationalisme.

J’entends mes ami-e-s qui ont des haut-le-cœur à l’idée de voter pour Emmanuel Macron, qui veulent punir son mépris, son arrogance, sa violence et son cynisme. Mais cet exercice – idiot – de désignation d’un monarque présidentiel nous oblige à hiérarchiser. Ni le projet politique d’Emmanuel Macron, ni le projet politique de Marine Le Pen ne sont les nôtres. Face au bloc identitaire et libéral-violent, notre projet c’est l’écologie politique. Malgré cela, je peux hiérarchiser et expliquer qu’entre ces deux projets que je rejette, tout faire pour que l’extrême droite n’accède pas au pouvoir est une priorité.

Refuser de tout faire pour faire barrage à l’extrême droite, c’est céder à la thèse de sa banalisation. Parce qu’il y a Zemmour, certain-e-s ont oublié que Marine Le Pen est une candidate d’un parti raciste et dangereux. Une proche de Viktor Orbán qui sape les libertés, fait reculer le droit des femmes, instrumentalise le sort des réfugié-e-s1. L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Si Marine Le Pen entre à l’Élysée, les militant-e-s violent-e-s se sentiront tout permis, et à chaque agression d’une personne trans, d’une personne racisée, d’un couple homosexuel dans la rue, je m’en voudrais, me demandant si j’ai vraiment fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l’éviter.

Refuser de voir ce risque de violence dans nos rues, refuser de faire réellement barrage à Marine Le Pen serait aussi un geste de privilégié : moi homme blanc hétérosexuel bac+5 qui peut trouver (s’il le souhaite) un travail bien payé, je n’ai pas grand chose à craindre de l’extrême droite au pouvoir. D’autres si. Et ce sont celles-là et ceux-là qu’il faut écouter.

Pour autant, si Marine Le Pen passe, ce ne sont ni les insoumises et insoumis, ni les écologistes qui seront responsables. Ne faisons pas l’erreur d’accuser, en rétrospective, celles-et-ceux qui sont resté-e-s pour combattre un projet délétère, même si elles et ils ont échoué. Le responsable sera Emmanuel Macron qui a voulu instaurer ce duel – libéralisme contre extrême-droite – faisant monter l’extrême-droite. Les responsables, ce sont celles et ceux qui, à gauche, ont perdu leurs repères, allant dans le même gouvernement qu’un Gérald Darmanin qui reprend en bloc les thèses de l’extrême-droite. Ce sont, enfin, celles-et-ceux qui nous ont servi du clash à longueur de plateau télé, car visiblement les parts d’audimat on plus de valeur que leur décence.

Je suis opposé au projet politique d’Emmanuel Macron,
Mais je glisserai un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne,
Puis je le combattrai tout au long de son mandat,
Et j’appelle tout le monde à faire de même !

Ce combat contre Emmanuel Macron commence dimanche à 20h, pour les élections législatives. Gagnons le Parlement, avec une majorité de gauche plurielle, renversons ce système de monarchie présidentielle en choisissant des députées et des députés qui porteront nos valeurs.

  1. Pour celles et ceux qui seraient dans ce relativisme de la politique de Marine Le Pen, Le Monde a publié un bon article à ce propos : « Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie » (Si vous n’avez pas d’abonnement, je peux vous l’envoyer en message privé).