Mon intervention
Madame la Présidente, mes cher.e.s collègues.
La crise énergétique que nous traversons touche durement toutes les composantes de notre société. Notre monde est dépendant de l’énergie fossile, et nous le voyons dans les moments comme aujourd’hui : quand l’énergie est en crise, tout est en crise. Ce que nous vivons actuellement n’est pas dû qu’à une conjoncture défavorable, c’est une crise d’un système capitaliste qui, en mettant le profit devant l’intérêt commun et le service public, ne peut plus répondre aux besoins primaires. C’est une crise de l’ultralibéralisme, qui refuse de taxer les super profits alors que c’est aussi de là que part l’inflation des prix de l’énergie. Cette crise, c’est aussi l’échec d’une technocratie, trop prétentieuse pour voir et comprendre qu’il nous faut des politiques publiques structurantes de réduction de nos consommations énergétiques, et qui ne veut s’occuper que de la production.
Nous souscrivons totalement à la formulation de ce vœu et à ses objectifs qui défend finalement 3 leviers :
- investir massivement dans la rénovation thermique,
- élargir les boucliers tarifaires aux services publics locaux et aux collectivités territoriales,
- faire de l’énergie un bien commun.
Le premier levier de la transition énergétique, c’est la rénovation thermique. C’est un enjeu stratégique majeur au vu de la situation géopolitique et écologique actuelle.
- C’est comme ça que l’on se passera du gaz russe,
- c’est comme ça qu’on luttera contre la précarité énergétique,
- c’est comme ça qu’on limitera notre dépendance à l’uranium du Kazakhstan.
La proposition faite dans ce vœu de soutenir un mécanisme d’investissement massif, pour franchir un cap, s’inspirant du modèle des aides à la pierre, nous mène sur la bonne voie. A ce titre, comme à Grenoble, comme à Marseille, nous soutenons la proposition de loi citoyenne, portée par Maxime COMBES, Daniel IBANEZ et Françoise VERCHERE, intitulée « proposition de loi visant à diminuer la consommation d’énergie pour le bâti » et qui formule habilement ce que nous défendons dans ce vœu.
Pour protéger les services publics, il est impératif de permettre aux collectivités et leurs partenaires locaux d’accéder à un prix de l’énergie qui ne soit pas dépendant d’un marché spéculatif et totalement instable. Nous comptons sur nombre de partenaires stratégiques pour faire fonctionner notre métropole : de la SEMITAN au MIN en passant par les centres socioculturels pour les villes. Il est impératif que le gouvernement entende nos demandes d’étendre les boucliers tarifaires aux services publics locaux, aux collectivités locales et à leurs partenaires.
Enfin, cette situation de crise profonde doit nous pousser à considérer autrement l’énergie : c’est une ressource stratégique qui doit être gérée par les institutions publiques. Même la commission européenne a proposé de taxer les super-profits des entreprises de l’énergie, pour dégager des marges de manœuvre et ainsi faire face à la crise. Nous soutenons cette proposition. Elle illustre le fait que nous devons refaire de l’énergie un bien commun et non un produit soumis à la spéculation et aux puissances de l’argent. Partout en France, nous devons reconstruire ou construire un service public local de l’énergie. Nous devons revenir sur des années de financiarisation du domaine de l’énergie et retrouver le sens du bien commun, via le service public et les coopératives citoyennes.
En synthèse, nous soutenons ce vœu, qui fait des demandes concrètes pour permettre à nos collectivités locales d’agir plus et mieux pour la transition énergétique et protéger les services publics locaux. Nous espérons qu’il sera soutenu par un maximum de sensibilités politiques pour que ces demandes soient relayées.