Débat au conseil Municipal : La ville ne doit plus appartenir aux publicitaires !

( 3 minutes de lecture)

J’ai réalisé cette intervention à l’occasion du Conseil Municipal du 2 avril 2021.

Madame la maire, mes chers collègues,

« Nous avons décidé de résilier les contrats de 45 panneaux et nous élaborons avec les 59 maires de la métropole  un Règlement Local de Publicité ambitieux. Moins de pub dans l’espace public, plus d’art et de nature. Pas d’écrans numériques.« 

Chers collègues, je ne me trompe pas dans le décompte des maires de Nantes Métropole, je vous ai lu le Tweet de Bruno Bernard, président de la Métropole du Grand Lyon sur la réforme du RLPm. Je pense et j’espère que la réforme de notre RLPm donnera également lieu à une communication ambitieuse et des actions fortes lorsque nous le voterons en décembre 2021.

Si nous voulons faire la preuve de notre souhait de changer la société, d’aller vers un monde plus sobre, qui préserve son environnement pour les générations futures, une occasion s’offre à nous : Le Règlement Local de Publicité.

La publicité façonne notre ville avec ces affichages, éclairages, appels à la consommation et autres obstacles sur la chaussée. Ce combat des écologistes contre la pub, il ne date pas d’hier. Mais il a trouvé une résonance particulière récemment avec deux éléments.

Le premier élément c’est la mobilisation citoyenne : La Convention Citoyenne de Nantes Métropole nous demande de “Réguler la publicité sur l’espace public en l’utilisant pour soutenir le commerce local et une consommation vertueuse sur le plan environnemental”. La Convention Citoyenne pour le Climat a relevé que la publicité est un enjeu important de transition écologique. Le gouvernement et la majorité parlementaire ne sont pas à la hauteur pour répondre à ces attentes, ainsi 100 000 personnes étaient dans la rue dimanche pour demander une “Vraie Loi Climat”. A nous, en local, de relever ce défi de changement de société !

Le deuxième élément, c’est la réforme du Règlement Local de Publicité, sujet de notre Conseil. Si nous voulons “réduire au maximum”, « apaiser notre espace public”, la réforme de notre RLP est une occasion inestimable de transformer ces aspirations en réalité, et cela partout dans notre Métropole  … 

Ensemble, élus, services et citoyens, mettons-nous au travail pour définir de nouvelles pratiques, qui permettent de mieux vivre sur notre territoire.

Regardons ensemble le diagnostic : 1000 dispositifs de publicité sur le domaine privé, 2000 sur le mobilier urbain. Dans notre métropole, les 2/3 de la publicité se trouvent sur du mobilier urbain. Il est donc impératif que les règles dont nous discutons aujourd’hui s’appliquent au mobilier urbain, contrairement à l’actuel Règlement Local de Publicité qui, je vous l’accorde, a été voté à une époque où la publicité sur abri-bus n’existait pas.

Nous devons réduire drastiquement la taille de nos panneaux publicitaires. Aujourd’hui nous voyons des panneaux de 4, 8, 12 voire 16m2 qui sont autorisés sur notre territoire. Il est possible de les limiter alors actons ensemble une limite de 4m2 pour les publicités.

Troisième proposition forte que nous devons porter : l’extinction des enseignes dès la cessation de l’activité et celle des publicités de 22h à 7h du matin, même pour le mobilier urbain.

La quatrième proposition, elle ne vous étonnera pas de notre part j’en suis sûr, est la chasse aux écrans numériques. La présence des écrans vidéo doit être réduite à peau de chagrin. Là encore, les 2/3 de ces écrans sont sur du mobilier urbain ! Il y en a 60 sur la métropole, mais nous savons que les publicitaires veulent les développer largement. Nous devons limiter le nombre de panneaux numériques, et nous devons interdire les écrans vidéo de plus de 2m².

Enfin, c’est bien connu, trop d’informations tue l’information. L’abondance de panneaux publicitaires étouffe l’espace public et entre en concurrence avec le commerce de proximité. Le RLP doit instaurer une règle de densité stricte partout dans la métropole.

Montrons l’ambition de notre nouvelle majorité sur ce sujet clé, et nous aurons le soutien de la population métropolitaine. Rare sont celles et ceux qui considèrent que l’abondance de publicités soit une liberté à préserver coûte que coûte.

Ce travail dont nous parlons aujourd’hui ne fait que s’ouvrir, car nous avons d’autres leviers pour lutter contre ce marchandage visuel de l’espace public. Je vous donne 2 exemples :

  1. Renégocier le contrat Decaux : En affirmant une volonté politique forte, comme dans d’autres villes nous pouvons établir un rapport de force favorable ;
  2. Travailler avec la SEMITAN pour empêcher que nos tramway fassent la promotion de compagnies aérienne lowcost.

Nos citoyens nous attendent sur ce sujet. Pour celles et ceux qui en douteraient, je vous invite à aller voir la concertation en ligne en cours. Soyons au rendez-vous, pour changer notre paysage urbain ; car c’est une brique nécessaire de la transformation écologique que nous défendons tous et toutes.

Nous sommes à un changement d’ère. Sur bien des sujets les perceptions changent tout comme les manières de faire. Nous, élus, poussons pour voir ce changement advenir, et nous sommes épaulés par des services qui lui donnent réalité dans un cadre juridique parfois complexe et contraint. Merci donc à toutes les équipes de la ville et la métropole qui travaillent pour relier les points entre ambitions et réalité. 

 Je vous remercie de votre écoute.

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